6 days ago
La guerre commerciale frappe 3000 produits d'épicerie, déclare le patron de Metro
L'action de Metro perdait 6,81 $, ou 6,41 %, à 99,22 $ à la Bourse de Toronto vers midi.
La guerre commerciale a eu un effet sur les prix à l'épicerie en raison de la riposte d'Ottawa sur les importations des États-Unis, a constaté le patron de Metro.
Stéphane Rolland
La Presse Canadienne
« Il y a environ 3000 unités de gestion des stocks [code numérique qui identifie les produits d'un détaillant] qui sont affectées en ce moment par les droits de douane, a dit le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, au cours d'une conférence téléphonique, mercredi, avec les analystes financiers. Nous négocions âprement les demandes de hausse de prix. Il faut que ce soit le bon code, que ce soit prouvé. »
Les hausses demandées avoisinent « le haut de la fourchette de pourcentage à un chiffre », soit plus de 7 %. « On ne termine pas nécessairement là, mais nous négocions du mieux possible afin de réduire les impacts », a-t-il dit.
M. La Flèche a nuancé que le nombre de demandes de la part de ses fournisseurs n'était pas exceptionnellement élevé. « Nous sommes toujours dans un environnement normal. »
Il souligne que l'inflation alimentaire avoisine les 3 %. « Nous aimerions plus être à 2 %, mais nous sommes à 3 % ces jours-ci. »
Dans ce contexte, l'appétit des consommateurs pour les aubaines n'a pas diminué, ce qui profite à son enseigne à escompte, Super C. Les marques privées ont aussi le vent dans les voiles.
M. La Flèche a constaté que la bataille des circulaires s'était intensifiée « un petit peu » au cours du trimestre comprenant les mois d'avril, mai et juin.
« Je ne veux pas faire peur à personne [aux investisseurs], a nuancé le PDG du détaillant montréalais. L'environnement a toujours été concurrentiel. Nous avons observé une hausse des activités promotionnelles avec l'ouverture de magasins, les conversions [d'enseignes conventionnels en enseignes à bas prix]. Il y a eu beaucoup d'activités dans le marché. »
Résultats inférieurs aux attentes
Le rythme de croissance a décéléré dans le secteur de l'alimentation. Les ventes comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance en excluant les ouvertures et fermetures de magasins, ont augmenté de 1,9 % au troisième trimestre clos le 5 juillet. Les analystes anticipaient en moyenne une progression de 3,3 %, selon Valeurs mobilières TD.
M. Flèche a défendu les résultats trimestriels. « Nous avons eu un bon trimestre et je ne suis pas d'accord avec l'idée que nous ayons subi une baisse notable. Ce n'est assurément pas le cas quand on regarde nos ventes et la croissance du bénéfice par action. Nous sommes satisfaits de notre performance. »
Les ventes de Metro pourraient avoir profité, l'an dernier, d'une campagne de boycottage contre son concurrent Loblaw, initiée sur le média social Reddit, pour protester contre l'augmentation des prix du panier d'épicerie, souligne l'analyste Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD.
« En regardant sur deux ans, pour enlever l'effet du boycottage, les ventes comparables de Metro ont augmenté de 4,3 %, ce qui est mieux que Loblaw à 3,7 % », a précisé l'analyste.
Le propriétaire des enseignes Metro et Jean Coutu a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes des analystes au troisième trimestre, malgré une augmentation de 9 % de son bénéfice net.
Le bénéfice net a atteint 323,0 millions au troisième trimestre, comparativement à 296,2 millions à la même période l'an dernier.
Le bénéfice ajusté par action est de 1,52 $. Les revenus, pour leur part, progressent de 3,3 % à 6,9 milliards.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,53 $ et des revenus de 6,9 milliards, selon la firme de données financières Refinitiv.
L'action de Metro perdait 6,81 $, ou 6,41 %, à 99,22 $ à la Bourse de Toronto vers midi.